Bali | De belles rencontres en belles rencontres

Voilà maintenant deux mois que nous avons quitté l’hexagone. Le manque de nos familles et de nos amis commence à se faire sentir. On s’invente une vie loin des nôtres, une vie de bourlingue à quatre avec nos baluchons que nous traînons de ville en ville. Une vie communautaire où chacun doit trouver sa place. Une vie faite de rencontres ici et là, essentiellement avec les population locales.

Notre mode de voyage, plus lent que des vacances traditionnelles, le « slow travel » comme on l’appelle dans le jargon, nous offre la possibilité de rester un peu plus longtemps à chaque endroit et de pouvoir ainsi provoquer de belles rencontres. Nous n’avons aucune contrainte de temps ni d’itinéraire, alors on se laisse porter au feeling.

A Sanur, c’est cette famille extraordinaire de Denpasar qui nous a offert, sans rien en attendre en retour, de partager son repas sur la plage après que nous ayons sympathisé dans l’eau.

A Amed, après une après-midi de snorkeling sur la plage de Jemeluk (magnifique jardin de corail au passage), ce sont ces fillettes avec lesquelles nous avons échangé longuement autour d’un coloriage. Laetitia a pris soin de leur donner quelques pages et quelques crayons en partant provocant un large sourire sur leurs 3 frimousses, pour notre plus grand plaisir !

A Sidemen, c’est la très belle rencontre avec Wayan et sa famille. Wayan est guide touristique dans les cultures en terrasse (je dis culture et non rizière car on y trouve aussi bien du riz que du piment, des oignons, des patates douces ou bien encore du maïs). Après une matinée à crapahuter à ses côtés et à apprendre mille et une choses sur cette terre fertile, où les couleurs et les senteurs se mêlent dans un feu d’artifice sensoriel, Wayan nous a indiqué qu’il essayait depuis quelques mois de développer une activité de cours de cuisine traditionnelle avec sa femme… comme le contact passait plutôt bien et que je voulais en savoir un peu plus sur cette cuisine du bout du monde, nous décidions d’accepter sa proposition pour le soir même.

C’est donc vers 17h que nous nous sommes présentés chez lui : une modeste maison au cœur du village, organisée autour d’une grande cour en terre battue, où s’ébattent les chiens, les poules et leurs poussins et autres coqs. On sent d’emblée qu’il y fait bon vivre. Il y règne une certaine sérénité. Pas un bruit alentours, seulement une végétation dense et désordonnée. Au milieu trône un arbre à rambutans, un fruit délicieusement sucré, proche du litchi, enveloppé dans une étrange coquille vert-rouge avec de longs fils… L’ensemble se compose de plusieurs édifices : un temple familial qui occupe le fond de la cour, une cuisine extérieure traditionnelle avec un four en terre à côté de laquelle trône un gazebo en bambou aux multiples usages (préparation des repas, sieste et coin pour finir la soirée autour de quelques litres de vin de palme et autres bières), d’une salle d’eau, d’une cuisine fermée et enfin d’une grande pièce à vivre.

A notre arrivée, toute sa famille était là, à s’affairer. Une fois les présentations terminées avec sa femme, ses deux fils, sa fille et sa mère, Wayan nous a offert un thé, puis nous avons commencé à cuisiner, tous ensemble. Au menu : Sate Lilit Ayam (petites brochettes de poulet) avec cuisson sur un barbecue d’écorces de coco, Ayam Santan (curry de poulet) cuit sur un four en terre et Dadar Gulung (dessert à base de noix de coco, de tapioca et de feuilles de pandanus).

Non seulement nous avons mangé notre meilleur repas depuis notre arrivée, mais nous avons également passé l’une des meilleures soirées depuis notre départ en tour du monde : après le repas, nous avons partagé quelques bières entre hommes (ah ah j’adore cette expression !) sur le fameux gazebo, pendant que les filles ont été initiées à la préparation des offrandes. Un vrai bon moment de partage en toute simplicité.

Le lendemain, nous avons été conviés à assister aux préparatifs de la crémation du grand-père de Made, la femme de Wayan. Ils ont pris soin de nous faire revêtir les habits traditionnels pour la cérémonie. Nous avons ensuite eu le privilège de terminer la journée autour d’un mugibon, un repas traditionnel pris tous ensemble, assis à même le sol avec nos petits doigts pour seuls ustensiles… une première pour nous. Bon autant vous le dire, on ne maîtrise pas totalement le geste pour faire arriver le riz jusqu’à notre bouche… Cette petite difficulté mise à part et qui nous a d’ailleurs bien amusée, nous nous sommes régalés des mets préparés par notre hôte : Ayam Betutu (poulets farcis et cuits dans un bouillon pendant 3h puis finis à la broche pendant 1h sur un feu d’écorces de noix de coco), accompagné de riz et d’Urab, une salade de légumes épicée avec de la noix de coco fraîchement râpée, un délice !

C’est forcément le cœur un peu gros que nous nous sommes quittés, mais remplit d’une énergie extraordinaire avec la naissance d’une belle amitié du bout du monde !

Si vous passez à Bali, nous ne pouvons que vous encourager à visiter Sidemen, sans doute l’une des plus belles région de l’île. Contactez Wayan qui se fera un plaisir de vous faire découvrir les cultures en terrasse et une cuisine balinaise authentique :

I Wayan Kari Merta : 085 237 981 209 // Br. Tebola, Sidemen, Karangasem // wayankarimerta@yahoo.co.id