Après avoir consacré la journée d’hier à arpenter les rues de Mandalay, nous choisissons aujourd’hui d’explorer les alentours et notamment la ville d’Inwa, l’ancienne capitale du royaume Shan, située sur l’autre rive. Notre chauffeur nous indique qu’autrefois les rois de Mandalay et d’Inwa se livraient des guerres incessantes, ce qui avait justifié la construction d’un mur entre les deux cités dont il reste quelques vestiges. Nous avons débuté la journée par la visite d’une fabrique de marionnettes en bois, utilisées lors des spectacles. De nombreux « Nat », comprenez des esprits et démons, sont représentés.
Curieux comme un moine…
Nous nous sommes ensuite rendus dans un monastère où nous avons été conviés à échanger avec un moine du nom de Kanda, qui signifie « lune » en birman. Il passera prochainement son examen final pour devenir professeur de méditation dans une université au Sri Lanka, l’un des 5 pays bouddhistes avec lesquels des échanges sont possibles. Chaque birman doit être moine une fois dans sa vie, avant l’âge de 20 ans pendant une durée de son choix.
Ce qui m’a le plus étonné ici, c’est la curiosité dont font preuve les moines… Toutes sortes de questions sont abordées très librement, y compris les questions concernant le régime à mon grand étonnement. Je crois aussi que parler avec les étrangers fait partie de leur enseignement et qu’ils aiment à pratiquer les langues étrangères.
Un peu de tourisme…
Direction ensuite un atelier de tissage de sarongs. Si vous n’en avez jamais vu, cela peut être intéressant de découvrir les métiers à tisser traditionnels et les machines manuelles pour enrouler le fil.
Bien que très instructive et très agréable, ce parcours est un peu trop balisé à notre goût… Bref nous continuons à enchaîner les points d’intérêts. Après Mandalay Hill et ses 1700 marches la veille pour assister au coucher de soleil, nous nous lançons à l’assaut d’une autre colline pour nous rendre dans la pagode U Ponya et ainsi profiter d’un panorama fabuleux sur les alentours parsemés de… Pagodes !
A Inwa, une balade en calèche tu feras !
Après une pause déjeuner bien méritée, nous traversons le fleuve pour nous rendre à Inwa. A peine avions-nous foulé le sol de l’autre rive que des locaux nous proposaient d’acheter des produits d’artisanat… Puis ce sont des cochers qui sont venus nous proposer leurs services pour nous faire découvrir le site en carriole. Bon je dois avouer que tout cela sentait un peu l’attrape touriste à plein nez et que c’est en ronchonnant un peu (surtout moi !) que nous avons accepté la balade. Tout cela contrastait tellement avec le ressenti que nous avions jusqu’alors… Mais après tout et comme je l’ai écrit dans un précédent post, on ne va pas s’offusquer du fait que des populations aient besoin du tourisme pour vivre… Et puis je dois bien reconnaître les choses : nous avons passé un vrai bon moment à bord de notre embarcation brinquebalante, déambulant sur les chemins de terre au milieu des plantations de bananes et autres rizières. Non seulement c’était drôle, mais en plus nous avons pu jouir d’un paysage totalement envoûtant. Ce fut également l’occasion de découvrir le monastère Bagaya, un ouvrage somptueux tout en bois de teck, érigé en 1834 et qui témoigne de la richesse de la culture birmane.
Nous avons terminé notre épopée par un magnifique coucher de soleil (un de plus !) au pont d’U Bein, un ouvrage en teck de 1200 m de long, construit en 1849 pour enjamber le lac Taungthaman et permette ainsi de relier la ville à la campagne pendant la mousson. Une ambiance sereine dans un cadre magnifique pour accompagner les dernières lueurs du jour.
Enfin, nous avons clôturé notre journée sur une tonalité très kitsch (à l’image d’ailleurs des bouddhas entourés de lumières clignotantes multicolores dans les pagodes) mais tellement réjouissante : le festival de la pagode à côté de notre hôtel avec live music des années 80 et une foule surexcitée !